« Je ne sais pas à quoi penser en premier
dans la liste
de tout ce qui est en voie de disparition : poissons, oiseaux, arbres, fleurs, abeilles,
et langues aussi. Il paraît qu’en moyenne au cours du temps,
une langue meurt tous les quatre mois.
Le temps de dire je t’aime, d’emménager avec quelqu’un,
ou d’accepter le fait que l’on porte un enfant, tous les mots complexes d’une langue se sont éteints. »
Face aux grands bouleversements et à la violence de notre siècle, Porter nous dit que, pour habiter le monde, il suffit peut-être de prendre exemple sur la résilience de la nature. Ada Limón signe ici un recueil de poèmes facétieux, dans lesquels une douce ironie se mêle à la jubilation tendre des plaisirs simples, comme autant d’encouragements à ne pas abandonner.

Ada Limón