Maid

Il est arrivé qu’un écrivain devienne femme de ménage.

Pour vivre de l’intérieur une condition sociale qui n’était pas la sienne, et pouvoir témoigner, dénoncer les conditions de travail indignes, les horaires inhumains, mettre sa plume au service de celles que personne n’écoute.

Ce fut le cas de Florence Aubenas, et de Barbara Ehrenreich qui signe la préface de ce livre.

Mais il arrive – plus rarement – que ce soit l’inverse.

Qu’une femme de ménage devienne écrivain.

Au début de ce récit, Stephanie Land est la mère d’une petite fille de deux ans et, pour vivre, elle nettoie des maisons auxquelles elle s’amuse à donner des noms romanesques : la Maison du Clown, la Maison Porno, la Maison Triste, la Maison de la Femme qui entasse…

À la fin, sa fille a sept ans et s’apprête à lui sauter au cou pour la féliciter : Stephanie va recevoir son diplôme de création littéraire de l’université de Missoula. Montana.

Entre les deux, Stephanie a briqué, balayé, frotté, rangé, et vu l’envers du décor de l’Amérique triomphante. Elle a aspiré la poussière chez les autres, et aspiré à devenir quelqu’un d’autre.

Elle raconte.


« Le témoignage inébranlable d’une mère pauvre célibataire qui lutte pour joindre les deux bout. »
Barack Obama

« La caractéristique peut-être la plus violente, la plus douloureuse du monde de Stephanie Land est l’hostilité dont les plus favorisés ont fait preuve à son égard. Il s’agit d’un mépris de classe, infligé plus particulièrement aux travailleurs manuels qui sont souvent considérés inférieurs, moralement et intellectuellement, par ceux qui portent des costumes ou travaillent assis derrière un bureau. »
Barbara Ehrenreich