« Après Mazan, on ne peut plus faire de chroniques judiciaires simplement pour raconter des histoires. En étant extérieur, sans s’impliquer, sans s’engager. […] Plus que jamais j’ai envie de multiplier les supports, d’épuiser les formes, le compte-rendu en temps réel sur les réseaux sociaux, le croquis d’audience, la chronique radio, l’article rétrospectif. Une chronique à trois cent soixante degrés. Comme si l’exercice de la justice résistait au regard de celles et ceux qui l’observent et tentent de le décrypter. Comme si la vérité se dérobait sans cesse. »
En convoquant, tout au long de son récit du procès Mazan, les nombreuses affaires qu’elle a suivies, Marion Dubreuil lève le voile sur les travers qui distordent le traitement judiciaire des affaires de violences sexuelles et sexistes. Elle livre ici une analyse critique personnelle et féministe de la justice française, dans un récit, à la frontière de l’essai, qui fera date.
« Si les monstres n’existent pas, comment l’horreur advient-elle ? La chroniqueuse judiciaire Marion Dubreuil a passé des années sur les bancs de procès liés à des violences sexistes et sexuelles. Elle s’interroge aujourd’hui sur le continuum de la violence dans notre société patriarcale gangrenée par les rapports de domination et sur la part de responsabilité de la justice. Une fois ces mécanismes et défaillances repérés, comment penser la place du journaliste et son impossible neutralité ? Un livre important, éprouvant – à la mesure du sujet – mais très éclairant. » Charlotte, Librairie L’Autre Rive (Toulouse)